samedi 22 décembre 2012

Christmas Holidays !

Comment vous dire : ce 22 décembre pluvieux est comme une invitation à la lecture de Proust au coin de la cheminée (cheminée que je n'ai pas, je vous l'accorde, mais quelle différence entre As Time goes by de Billie Holiday et l'ambiance délicieusement cosy d'un petit feu ?)

"Je regardais les joues d'Albertine pendant qu'elle me parlait et je me demandais quel parfum, quel goût elles pouvaient avoir : ce jour là, elle était non pas fraîche, mais lisse, d'un rose uni, violacé, crémeux, comme certaines roses qui ont un vernis de cire. J'étais passionné pour elles comme on l'est parfois pour une espèce de fleurs." 
à l'ombre des jeunes filles en fleurs.


dimanche 16 décembre 2012

De temps en temps, la prépa, c'est vraiment cool.

J'ai lu quatre livres (ou plutôt pioché un chapitre par livre) sur les dix que j'étais censée lire pour ma dissert de lettres, je me demande sérieusement ce que je vais écrire pendant mes cinq heures de dissert sur l'Asie du Sud-Est sachant que mes connaissances en la matière se résument à la recette du poulet thaï, il me reste 3 chapitres d'histoire à ficher, le latin et la philo tentent en vain de se frayer une place dans mon programme de révisions et j'avance à une lenteur d'escargot, mais voilà, j'ai besoin de l'écrire : qu'est-ce que ça me plaît, saperlotte de flûte de zut, qu'est-ce que ça me plaît. Qu'est-ce que je découvre. Parfois, je me lance dans mes révisions la mort dans l'âme, et au bout de 5 minutes j'ai simplement envie de crier sur tous les toits que rendez-vous compte : Proust. Proust, quoi. Je me rends compte que ce ne sont pas les notes plus ou moins catastrophiques qui comptent, ni la fatigue, rien de tout cela n'est important : ce qui compte, c'est que de telles choses existent. "Des mots ! de simples mots ! Existait-il quelque chose d'aussi réel ?", s'écriait ce petit polisson de Dorian Gray. J'ai besoin de l'écrire avant de me maudire d'avoir dit cela, mais travailler, c'est aussi l'euphorie de savoir que tout cela existe, de se sentir happé par ce qui n'est qu'une macroscopique partie de tout ce qui reste à apprendre.

(ceci dit les vacances de vendredi prochain me font les yeux doux et j'y couuuuurs) 

mardi 11 décembre 2012

Adieu, je vous aimais bien.

La semaine dernière, j'ai éprouvé pour la première fois une vraie lassitude quand à la prépa. (Riche idée d'être lasse de la prépa à deux semaines des concours blancs, me direz-vous.)
Pour la première fois dimanche dernier, je n'avais qu'une envie, être ailleurs. N'importe où plutôt qu'en prépa. De faire n'importe quoi plutôt que d'étudier l'histoire de la métrique ou un texte de Tacite en latin. Apprendre, c'est génial, exaltant et...fatiguant. Surtout lorsque certains profs sont tellement érudits qu'ils ont une remarque cynique à faire sur absolument tout, qu'il s'agisse de tel endroit du monde ou d'une choucroute garnie. Parfois, j'ai envie de m'envelopper dans Wednesday Morning de Simon & Garfunkel. Ou de m'exiler dans le Voyageur devant une mer de nuages de Caspar David Friedrich. De ne plus penser à rien. Ou de lire Proust sans penser à Proust et le Roman de Tadié, ni à Proust et le Monde sensible de Richard ni aux dix autres ouvrages théoriques que j'ai à lire pour le concours blanc, de lire Proust pour Proust. Sans arrière pensée. Enfin je sature, vous comprenez.

Ceci dit, cette semaine, le moral est à peu près remonté, parce-que même lorsque j'en ai par-dessus la tête de la prépa, il suffit d'un cours intéressant pour me rappeler que tout cela me passionne.
J'ai eu 10 à ma dissert de philo : remontée de 6 points ! Et à part ça, les concours blancs arrivent à grand pas. Demain, je passe mon épreuve d'histoire des arts et vendredi, anglais. (Oups !)

Sur ce je vous laisse, je vais préparer mon équipement de Spartiate. Bonne chance à tous pour les partiels, Bac blancs et Concours Blancs !

samedi 1 décembre 2012

Comment vit une hypokhâgneuse ?

"Les Australoïdes seraient les aborigènes de la région, ou du moins de sa partie insulaire. Parmi eux se trouvent les Négritos, les Mélanésiens et les Papous (que certains classent parmi les Mélanésiens alors que d'autres distinguent les Australoïdes des Négritos et des Mélanosoïdes...) La population de Négritos, ces chasseurs cueilleurs de petite taille, n'est plus que résiduelle."
Alfred de Koninck, l'Asie du Sud-Est.
 (Il y a des choses qui me dépassent en prépa. Par exemple, comment peut-on réciter ce genre de phrases en khôlle de géo tout en restant stoïque.)

Bribes de ma semaine.
 
- Lundi, version d'anglais sur table sur un texte de Georges Orwell dont je ne comprends pas la moitié des mots.

- Mardi, khôlle de philo : "la culture dénature-t-elle l'homme ?" J'étais très stréssée de n'avoir qu'une heure pour préparer un sujet alors qu'une dissertation m'en ayant pris vingt m'avait valu un 4/20. Mais, après avoir baragouiné mon exposé avec pour seule perspective le thé chaud qui m'attendait une fois la khôlle passée, bonne surprise. La khôlleuse, très gentille, me dit que ce n'est pas mal du tout, et m'encourage à continuer comme ça. Ce qui me fait surtout plaisir, c'est quand elle me dit qu'elle a trouvé mes références originales : j'avais cité Stefan Zweig et Patrick Suskind que j'adore, et cela me laisse entendre que la philo ne se borne pas à une récitation de cours. Ce que j'ai adoré dans cette khôlle, c'est aussi qu'à la fin, la prof m'a posé des questions pour approfondir le sujet et créer une sorte de mini-débat : cela contraste avec la froideur de certains examinateurs. Je repars avec un 13 !

- Mercredi, contrôle de géo sur le livre cité ci-dessus (que j'ai lu et compris d'une manière, disons, plus que partielle !) Sujet : "Sociétés et milieux en Asie du Sud-Est" (ahokdaccord) Résultat, mon devoir pourrait avoir pour titre : "en Asie du Sud-Est il y a des montagnes très très hautes c'est dur à monter dis-donc"

 - Jeudi, super journée ! Premièrement parce-que mon extraordinaire prof d'anglais a décidé "qu'on était tous très très fatigués" et, hop, a annulé l'interro de vocabulaire prévue sur les quatre chapitres de "le mot et l'idée". Deuxièmement parce-que nous sommes allés voir Twelfth Night de Shakespeare au théâtre des Amandiers et que c'était drôlement bien ! C'était la première fois que j'allais voir une pièce en anglais, et ça m'a vraiment plu. C'était très curieux de voir une comédie de Shakespeare alors que je ne me faisais une idée de l'auteur que d'après Roméo et Juliette et certains lointains souvenirs de la Tempête. J'ai beaucoup aimé certains détails de mise en scène, et j'ai adoré les musiciens ! Super soirée, en somme.

- vendredi, THE bonne surprise, j'ai eu 15 à ma dissert d'histoire des arts, que je pensais avoir terriblement raté dans la mesure où je l'avais baclé en deux soirs (bon, deux nuits, je vous l'accorde.) Ma semaine se clôt sur une grande joie !


Voilà, à bientôt !

mercredi 21 novembre 2012

Rentrée.

Yé né souis pas morte ! Certes cela fait deux semaines que je n'ai pas posté, mais je vous assure que cette rentrée n'a pas eu raison de moi ! En fait, ça va plutôt bien, je me suis replongée dans l'univers prépa-internat aussi vite que je l'avais oublié pendant les vacances. La période qui s'annonce est censée être la plus difficile : concours blancs, ciel bas et lourd pesant comme un couvercle*, jours dépourvus de lumières et accélération du rythme de travail. C'est ce que disent les profs, et accessoirement les ragots.
Pour l'instant, les Concours Blancs m'apparaissent comme une petite tache lointaine à l'horizon, mais en réalité ma première épreuve a lieu dans deux semaines. Je crois que je ne réalise pas, peut-être parce-qu'au fond je trouve ça assez absurde de nous faire plancher sur des sujets de Normal Sup alors qu'on sort de terminale. J'ai l'impression de faire les choses à l'envers, vous comprenez ? De sauter une étape. M'enfin, d'un autre côté, je sais qu'avoir 18 du premier coup n'est pas l'objet de l'exercice : on ne nous demande pas un niveau de normalien, d'ailleurs je me demande si certains pensent déjà, en ce début d'année, à l'ENS.
A la rentrée nous avons relativement croulé sous les copies rendues, aussi je peux me faire une idée plus globale de ce qui va et ce qui ne va pas.

* Mea Culpa, ô Baudelaire mon amour, pour cet hommage si réducteur !


Lettres : Une chose est sûre, c'est que j'adore ça. Les cours sont vraiment passionnants, et ce qui est fascinant, c'est qu'en dépit des années de français qu'on a derrière nous, on continue à apprendre, et surtout, on apprend plus que l'on a jamais appris, sous un angle totalement différent. Jusqu'au lycée, on nous a appris à lire des texte mécaniquement, à les découper en les dénaturant, à réciter nos cours sur le roman ou la poésie : je détestais le commentaire littéraire. Mais à présent, le prof nous incite à être surpris par un texte, à chercher en quoi il ne colle pas parfaitement avec notre cours sur le roman : nous cherchons ce qui fait la singularité d'un texte, et c'est passionnant. Je crois que c'est une de mes matières préférées, même si je trouve ça assez difficile. Les sujets de dissertations sont eux aussi passionnants. Pour l'instant, je dois avoir une moyenne de 11 environs, ce qui n'est pas mal mais qui, à mon avis, ne va pas durer (au vu du dst qu'on a eu avant les vacances et qu'il ne devrait pas tarder à nous rendre).

Histoire : Aïe. Une de mes matières "faibles". Je conçois que ce soit passionnant, mais n'ayant jamais eu la fibre de l'historien, j'avoue que j'ai des difficultés. J'ai passé une khôlle absolument épouvantable la semaine dernière (la prof a été tellement clémente de me mettre 9 alors que je méritais 5), et j'ai eu 7 à ma dissert, ce qui est dans la moyenne de la classe, mais plutôt faible, je pense. Conclusion : en histoire, il va falloir que je mette "les bouchées doubles".

Géographie : infiniment compliqué et passionnant. J'ai toujours été nulle en géo, aussi je n'espère pas grand chose au niveau des notes, mais les cours en eux-même sont impressionnant par leur densité et par tout ce qu'ils éclairent. Mention spéciale à ma prof impressionnante par sa culture et dont j'aime l'humour "pince sans rire."

Espagnol : Alors là, LA bonne surprise de l'hypokhâgne. Petit mot à l'intention de la "moi" du passée : non, l'espagnol n'est pas nécessairement cette langue moche et ennuyeuse que l'on apprenait au collège et au lycée. Honnêtement, je pense que cela tient à ce que j'ai une super prof, mais j'ai eu une véritable révélation, moi qui ai toujours détesté l'espagnol. On étudie des textes littéraires que je parviens à trouver géniaux, et contre toute attente, mes notes ne sont pas catastrophiques. J'ai eu 10.5 à mon dernier dst, et j'espère progresser encore !

Latin : C'est affreeeeuuuuusement difficile mais affreusement intéressant du même coup. Mais ça aussi, je pense que c'est dû à ma prof qui est la culture incarnée ET que je trouve en même temps très sympathique et drôle. Bon, j'avoue que je galère vraiment avec la langue en elle même, mais la culture antique, je trouve ça vraiment génial. Et puis je viens d'avoir un inespéré 13/20 à ma khôlle alors j'ai décidé que j'aimais le latin.

Philosophie : Un peu déçue par mon 4, et par la différence d'exigences entre la terminale et l'hypokhâgne. L'année dernière, ce qui comptait était plus le fait de construire une réflexion que de citer des auteur. Cette année, sans qu'il ne se réduise à une récitation de cours, j'ai le sentiment que l'exercice est plus "artificiel" : on doit construire un plan thèse-antithèse-synthèse, et citer un auteur par argument. Mais bon, mon 4 m'a motivée pour mieux réussir au prochain devoir, et les cours restent, bien que difficiles, intéressants.

Anglais : Comme ça fait plaisir d'apprendre autre chose que ce qu'on nous répète depuis des années qu'on fait de l'anglais ! J'ai toujours aimé l'anglais, mais je me suis toujours plus ou moins ennuyée en cours, ce qui n'est pas le cas cette année. Ça fait plaisir d'étudier enfin de vrais textes littéraires. Au niveau des résultats, c'est la matière ou mes notes sont les plus hautes, j'ai environ 15 de moyenne pour l'instant. (par contre, les listes de vocabulaire, yerk.)

Histoire des Arts : Encore une des matières que je préfère, en particulier la philosophie de l'art, qui me laisse à chaque cours tout bonnement scotchée. Je n'ai pas encore eu de note à ma dissertation, je pense que ce ne sera pas brillant vu ce que les khâgneux nous ont dit de la sévérité de la notation.


Sur ce je cours me faire une tisane et réviser mon histoire grecque pour le dst de vendredi !

lundi 5 novembre 2012

ça y est, ma première semaine de vacances s'est écoulée : il va falloir s'y remettre ! Se détacher totalement des intrigues hypokhâgnesques pour quelques jours, quel bonheur ! J'ai lu le père Goriot tout doucement, et picoré dans Alcools d'Apollinaire : comme ça fait du bien de prendre le temps !
Hier, j'ai entrepris de commencer mon premier sujet de philo "Peut-on penser l'homme comme une partie de la nature ?". (Aristotekantdescartesrousseaufreud dans ma bibliographie, oups.) Et comme, avec d'autres élèves héritiers eux aussi d'un sympathique 4/20, nous avons eu la bonne idée de demander un deuxième sujet facultatif au prof, J'enchaînerai sur "Sommes-nous des sujets libres et responsables?" (Schopenhauerdescartessartreetcompagnie. Quelle bonne surprise, vous ici ?)
Je quitte donc - à regret - mes amis Apollinaire et Balzac pour le non moins comique et facétieux (non je rigole) Kant.

J'ai donc deux mois d'hypokhâgne derrière moi, et je ne suis pas déçue. Il y a moins d'un an, j'étais en terminale, angoissée et à l'affût du moindre témoignage d'hypokhâgneux, à me demander si je faisais le bon choix et si j'avais des chances d'être admise en prépa ! Aujourd'hui, si je me sens tout aussi macroscopique, c'est devant la démesure de cette "bibliothèque de Babel" dont chaque minuscule miette que l'on découvre en prépa ne fait que nous rendre conscient de son infinité. Il faudrait tout lire, tout découvrir, et même si l'on y consacrait plusieurs vies, on en serait encore qu'au tout début. J'ai constamment l'impression d'être à l'intérieur de ce tableau de Panini.

Galerie de vues de la Rome antique, Panini

Vous voyez ce que je veux dire ? Comme si j'étais, disons, l'un des deux tout petits bonhommes qui discutent au premier plan. Il y a tellement de trésors qu'on ne sait plus où regarder. On se sent tout petit et émerveillé. Évidemment, il y a des fois où c'est difficile, où on a envie de vivre dans une grotte et de n'avoir jamais entendu parler de phénoménologie ou de déclinaisons latines (ceci dit, la vie en prépa est assez assimilable à la vie dans une grotte pleine de livres, de sachets de thé, de plaids et de grosses chaussettes, fort heureusement ramenée à la vie par une colocataire sympathique enveloppée dans son propre plaid.)




lundi 29 octobre 2012

Vacances !

(ci-dessus, mon état d'esprit présent)



Nous sommes lundi, il est 8h44 et je ne suis pas entrain de dorm-traduire du Dickens dans la salle 218 du lycée Michelet. Non monsieur.

Des vacances ! des vraies ! Je crois que je ne réalise pas. Je le soutiens : l'hypokhâgne, c'est vraiment génial, mais les vacances, les vacances, je mets au défi mes camarades de classe de prétendre ne pas les avoir rêvées toute la semaine. Aussi ai-je des tas de projets en tête pour ces vacances (dormir-faire-la-fête-dormir-faire-la-fête), des projets aussi bien culturels (dormir) que studieux (faire-la-fête).

(Je plaisante messieurs les devoirs maisons, khôlles à préparer, listes de vocabulaires, cours à apprendre, pas la peine de me regarder comme ça !)

mardi 16 octobre 2012

"On dirait que le vent dit des phrases latines" Apollinaire.

La redoutée, destructrice, inévitable salle note est tombée : 4/20 en philo. Impression d'être une nullité totale. On n'est jamais assez prévenu : les notes qui chutent en hypokhâgne, ce n'est pas un mythe. Mais à ce point, et dans une matière que j'aime tant, le moins qu'on puisse dire est que j'ai du mal à l'accepter. L'ambiance joviale de la classe a nettement chuté, elle aussi. Je me demande comment un chiffre inscrit sur une copie est capable de nous miner à ce point, mais le fait est que chaque copie rendue chiffonne un peu plus les visages. Ma copie est criblée de points d'exclamations qui sous-tendent autant de "Jésus-marie-joseph-comment-avez-vous-pu-écrire-une-telle-énormité", je me sens ridicule. Je ne sais pas comment je me suis débrouillée, mais le prof a même cru que j'insultais Aristote (si j'en crois son annotation marginale, je cite : "!!! Aristote disposait d'une certaine intelligence !!") On en rirait presque.
 Dans les autres matières toutefois, quelques points positifs : 13 à ma première dissertation de lettres (Alleluja !) et 13 à ma première version anglaise !
Après réflexion, je pense qu'il est plus facile de partir d'un 4/20 que d'un 13, puisqu'en philo, je ne peux que progresser (à moins que j'aie 3 à la prochaine dissertation ?). C'est seulement très déconcertant de perdre onze points entre la terminale et la prépa.
 .

dimanche 7 octobre 2012

- Vous vous réjouissez d'avoir eu 7 en khôlle d'espagnol ?
- Vous vous sentez de plus en plus inculte au fur et à mesure que vos bibliographies s'allongent ?
- Certains matins devant le miroir, vous vous demandez sincèrement où sont vos yeux parmi ces kilomètres de cernes ? (Se seraient-ils fait la malle ?)
- Vous vous surprenez à rire lorsque vos camarades font des blagues en latin ?
- Vous connaissez quinze chapitres de Le mot et l'idée mais le seul mot que vous aimeriez entendre à présent est "Legend...wait for it...DARY ! LEGENDARY !" ? (How I met your mother représente !)
- Vous avez sur l'annulaire, à force d'écrire, une bosse pour le moins sympathique qui pousse, qui pousse ?

Félicitation : vous êtes en hypokhâgne.

(appart ça, la prépa c'est toujours aussi génial (sans ironie aucune !), même si en ce moment précis, la dernière chose que j'ai envie de faire est une dissert sur les guerres médiques pour mercredi, ce dont je vais précisément aller m'occuper.)

samedi 29 septembre 2012

Never say Never

Un mois de prépa ! Comme cela passe vite ! Je commence à entrer dans le vif du sujet, et je vois la liste des choses-que-je-n'aurais-pensé-faire-pour-rien-au-monde-avant-l'hypokhâgne s'allonger à vue d'oeil. Je découvre, par exemple, avec bonheur, que l'espagnol ne consiste pas seulement à apprendre par coeur les paroles de la macarena - comme on a pu me le laisser croire au collège et au lycée - ou encore, que je suis capable de dévorer un livre sur les économies-mondes au XVème siècle et de trouver passionnant ce que je parviens à comprendre (entendez une page sur trois !)

C'est fou, fou, fou. Souvent difficile, la plupart du temps passionnant. Le travail commence à abonder, mais pour l'instant je l'envisage plutôt sereinement. Trois nouvelles dissertations. Philo : "La sensibilité est-elle un obstacle à la connaissance vraie ?" Histoire : "Grecs et Perses de la révolte de ionie à la fin des guerres médiques." et en histoire des Arts, une citation de Daniel Arasse. Ah, et Au secours, je passe ma première khôlle d'espagnol mercredi prochain ! J'espère avoir rapidement accès à internet au sein de l'internat pour pouvoir vous raconter tout ça le plus vite possible !
Je lis, conformément aux conseil des deuxième années, pour mon propre plaisir. Je viens de terminer Le Portrait de Dorian Gray que j'ai aimé du début à la fin (ce que je vais vous avouer est terriblement cliché mais je suis passée du rire à la frayeur pendant tout le livre !) A présent j'hésite entre le Banquet de Platon (conseillé par ma prof de philo de l'art) et à l'Ombre des jeunes filles en fleurs.

Et, puisque cela fait un mois que je suis en hypokhâgne (je me sens trop wise sisi tavu) j'ai décidé de dresser un petit bilan en me calquant sur mes craintes pré-hypokhâgne. Se sont-elles vérifiées ? Pour ce qui est de la coloc tyrannique, des camarades et des profs snobs, je me trompais sur toute la ligne. L'ambiance de ma classe et de l'internat est tout simplement parfaite, les gens sont adorables et les fous rires du soir sont nombreux.
Pour ce qui est des cours que je redoutais (espagnol et géo), ils sont évidemment compliqués, mais ces deux matières me sont exposées de sorte que je me demande comment j'ai pu les détester jusque là (les deux profs des matières respectives me paraissent très exigeantes et sans concessions, mais absolument brillantes et passionnantes.) Tant pis, donc, si j'ai 2 de moyenne. J'ai envie de progresser, je reste scotchée à chaque cours et c'est cela qui compte. Quant aux sorties, franchement, cela ne me paraît pas problématique pour l'instant, j'ai vu quelques amis bien que je n'aie pas encore festoyé ! En somme, la seule chose à propos de laquelle j'avais eu raison de m'inquiéter, c'est la fatigue haha, cette fatigue qui se matérialise sous mes yeux et que je combats à coup de thermos de thé brûlant. Malheureusement, je crois qu'elle est inévitable. CECI DIT, j'ai, dans le même temps que je constatai cette fatigue conquérante, remarqué que les études littéraires sont parfaitement compatibles avec le trio "lit-couette-thé" : en effet, tant qu'à lire la Politique d'Aristote qui, il faut l'avouer, n'est pas l'ouvrage le plus funky au monde, eh bien autant le faire dans un lit. (ce qui serait absolument impossible si je faisais des études de cuisine, par exemple - On constate qu'il est relativement malaisé de concocter une pâte à tarte ou un Poulet thaï en position horizontale.)

Bref, je suis toujours comblée par la prépa, mis à part cette fatigue malgré tout envahissante. J'espère qu'elle ne me fera pas fléchir pendant les mois réputés difficiles (janvier, février). à Bientôt !

samedi 15 septembre 2012

"Le monde existe pour aboutir à un Livre"

Installée dans mon lit entourée d'une dizaines d'auteurs dont je n'avais jamais entendu parler il y a moins de deux semaines, mon thé dans une main et mon "Le mot et l'idée" dans l'autre, je viens de me faire une réflexion. Serais-je devenue une hypokhâgneuse ? Comme ça, paf ? Ça me serait arrivé au cours de la nuit.

Je totalise, donc, deux (heureuses) semaines de prépa. Et pour l'instant, chacune s'est déroulée d'une part dans la dégustation de cette dernière, d'autre part dans l'attente de la suivante. Un piétinement permanent, en somme. (Piétinement aussi littéral qu'imagé si l'on en juge les kilomètres d'escaliers qui se déroulent sous moi en une journée haha.) Bon, je ne nie pas la fatigue, ni nos mines perplexes devant certains plats de la cantine (parce-que certes ai-je appris à dire "pentamètre iambique" en anglais et "substantifique moelle" en espagnol, mais mes découvertes gustatives de type "Croziflette*" seraient à rendre fades ces vains apprentissages) Mais bon, ces quelques contrariétés ne sont pas - encore ? - assez envahissantes pour me gâcher le plaisir de l'hypokhâgne. Honnêtement, les cours se font de plus en plus passionnants. Mes cours préférés : Culture antique, philosophie de l'art et Lettres. J'entame ma première dissertation de Lettres. Une citation de Nabokov, sur le thème de la lecture. Je lis la géniale Odyssée d'Homère. Je découvre les textes critiques que j'ignorais totalement jusqu'ici. Des pages entières traitant du phénomène de la lecture, et un tourbillon de références se faisant écho entre elles. Ce que j'aime en hypokhâgne, ce que j'avais adoré en philo l'année dernière, c'est voir mes opinions bousculées, et me demander comment j'ai pu ne pas y penser avant, ne pas penser à retourner le problème pour le voir à travers cette perspective tellement plus riche que toutes celles que j'avais envisagées jusqu'alors. Et je crois que c'est cela que j'attends de la lecture, ou que j'attends tout court, d'une manière générale. Voir mes préjugés bousculés. 
 
« Bien souvent nous tenons un écrivain pour une personne réelle et historique parce-que nous le voyons en chair et en os, et que les personnages qui sont le fruit de son imagination, nous les prenons pour des fictions de sa fantaisie, alors qu'il en est tout au rebours : ce sont les personnages qui existent en vérité et qui se servent de cet autre qui nous semble être de chair et d'os pour prendre eux-même figure devant les hommes. »
 Unamuno

* La Croziflette est le nom savant qui désigne une tartiflette à base de petites pâtes carrées, généralement inondée de crème fraîche et de fromage. Si, je vous assure.

dimanche 9 septembre 2012

Semaine 1

Ça y est ! Ma première semaine en prépa est déjà écoulée, et pourtant je ne saurais encore me définir comme une Hypokhâgneuse avec un grand H. En réalité, tous ces appels anxieux de mes proches m'ont plutôt fait sourire : "tu n'es pas morte ?", "tu croules sous les devoirs ?" Eh bien pour tout vous dire, non. Et même que je les attends avec un certain empressement, tous ces devoirs. Ma première semaine m'a fait entrevoir la quantité considérable de livres, de mots, d'histoires passionnantes que je vais découvrir cette année, et, il faut le dire, je brûle littéralement d'impatience.

Lundi dernier, je traîne donc mes deux grosses valises dans le RER et dans le métro, pour découvrir ce qui, si tout va bien, sera mon principal habitât pour un ou deux ans. Dans la foule des étudiants qui s'empressent devant la Chapelle du lycée où l'on est tenu de venir récupérer ses clés, une angoisse m'envahit. J'écoute malgré moi les discutions des élèves entre eux : "Mes parents ont fait leur prépa ici, blablabla, Toute ma famille est à Normal Sup...Blablabla" Mais qui sont ces extras-terrestres, me demandé-je avec appréhension. Lorsque vient mon tour, je ravale mes craintes et découvre le nom de celle qui sera ma colocataire. Puis, trois étages pour le moins imposants plus tard, je découvre notre chambre. Première bonne surprise : l'intérieur est plus que confortable. Deuxième bonne surprise : lorsque ma colocataire entre dans la chambre avec ses grosses valises, je me prends presque instantanément de sympathie pour elle. Sentiment dans lequel je me verrais confortée au cours de la semaine. Nous nous installons tranquillement, dans l'attente - tintée d'angoisse - des premiers cours et de la rencontre avec notre classe.

Nous sommes jeudi. Après deux jours très paisibles (banalisation des cours du mardi après-midi et journée d'intégration très sympa le mercredi), nous nous embarquons dans ce qu'on pourrait appeler "les choses sérieuses". On commence par deux heures d'anglais, puis nous rencontrons les professeurs de latin, de géo et d'histoire. Je les trouve tous humains (bien que certains m'impressionnent a little bit), passionnés et passionnants. Mention spéciale pour la prof de latin, dont les discours nous laissent littéralement scotchés. Ses paroles dégagent une sorte de charme magnétique, si bien qu'à la fin du cours, tout le monde meurt d'envie de se plonger dans Homère et dans Virgile, qu'elle nous a décrit avec passion. Elle a su rendre, à travers notre thème "Représentations de l'espace : l'ici, l'ailleurs, l'au-delà", cette langue morte bien vivante, absolument actuelle et nécessaire à la compréhension des civilisations contemporaines. Elle nous a, par exemple, expliqué les différences de conceptions entre les civilisations Européenne et Américaine par leurs influences en terme de littérature antique (littératures grecque longtemps privilégiée par les Européens, et négligée par les Américains au profit de la littérature Romaine, et vice-et-versa). Je sens que je vais adorer le latin, ce à quoi je ne m'attendais pas spécialement. Jeudi soir, je vais jouer aux cartes avec les autres internes, histoire de mieux faire connaissance. Bonheur de pouvoir parler littérature, musique, philo avec des gens qui n'en sont pas moins jeunes et vivants. Au lycée, sauf exception, il était impossible de parler de choses intéressantes sans se faire railler. Ici, les gens sont à la fois passionnés et tout à fait normaux (rien à voir avec le stéréotype du rat de bibliothèque). Nous nous lançons dans une discussion sur Les Mouches et Huis Clos de Sartre, avec un détour par Camus et pas mal de rigolades. je sens que je vais me plaire avec eux.

Vendredi, nous rencontrons encore de nouveaux professeurs : Histoire des arts, philosophie de l'art, philosophie tout court. J'ai un coup de foudre - ce à quoi je m'attendais assez - pour la philo de l'art. Deux heures dans la semaines entièrement consacrées aux questions passionnantes du Beau et de l'Art. Je suis restée captivée pendant toute la durée du cours. La prof d'histoire des arts est elle aussi très intéressante.

Samedi matin, deux heures de français. Le prof introduit son cours par la question : Pourquoi lire dans un monde dominé par la science et le commerce ? Et enchaîne sur la nécessité des Lettres, dans un cours truffé de références passionnantes à des sociologues ou écrivains contemporains s'étant penchés sur cette question de la lecture. Quand sonne la fin du cours, c'est presque à regrets que nous quittons la salle.

En bref, ma semaine a été intense (tant de nouveautés en si peu de temps) mais j'attends la suite avec un immense enthousiasme. En quelque sorte, je suis restée sur ma faim. Oyé oyé, dissertations, nuits blanches, piles de bouquins, 0.5/20 de moyenne, accourez, croulez sur moi, je vous attends ! Haha. Enfait, je ne me sens pas encore totalement en hypokhâgne, bien que les profs nous aient fourni une bibliographie plutôt dense dans chaque matière et que j'aie 450 mots de vocabulaire d'anglais à apprendre pour lundi prochain. J'en veux plus ! ( si je relis ces lignes dans deux mois je vais me haïr) En tout cas, mes envies de lectures, encore plus que d'habitude, vont dans tous les sens. Les professeurs ont vraiment le don de nous transmettre leurs passions livresques. J'ai terminé l'Education sentimentale (yessss) et Comment parler des livres qu'on a pas lu de Pierre Bayard, livre très intéressant et drôle qui m'a donné envie d'en lire mille autres (entre autres Je suis un chat de Soseki, qui a l'air absolument génial mais que je n'aurais jamais le temps de lire). Et hier, j'ai commencé L'Odyssée qui pour l'instant me plaît beaucoup.

Voilà tout ça pour dire que l'hypokhâgne c'est trop cool ! Et vous, comment s'est passée votre rentrée ?

lundi 3 septembre 2012

Rentrée !

Voilà. Dans quelques heures, je serai interne et demain, hypokhâgneuse !
Au moment où je vous parle, je suis dans les préparatifs jusqu'au cou. J'ai envie d'emporter toute ma maison. Les catégories "écharpes" et "pulls douxdouxdoux réconfortants" sont particulièrement saturées, sans oublier le plus important : le THÉ ! Yahahahihihhohoho je suis toute excitée de rentrer en hypokhâgne !
Alors je vous laisse avec de la musique et je reviens dans une semaine pour vous raconter tout cela ! Bonne rentrée à tous !


samedi 1 septembre 2012

Du côté de chez Swann

" [...] et certes quand ils étaient longuement contemplés par cet humble passant, par cet enfant qui rêvait - comme l'est un roi par un mémorialiste perdu dans la foule -, ce coin de nature, ce bout de jardin n'eussent pu penser que ce serait grâce à lui qu'ils seraient appelés à survivre en leur particularité les plus éphémères; et pourtant ce parfum d'aubépine qui butine le long de la haie où les églantiers le remplaceront bientôt, un bruit de pas sans écho sur le gravier d'une allée, une bulle formée contre une plante aquatique par l'eau de la rivière et qui crève aussitôt, mon exaltation les a portés et a réussi à leur faire traverser tant d'années successives, tandis qu'alentour les chemins se sont effacés et que sont morts ceux qui les foulèrent et le souvenir de ceux qui les foulèrent. Parfois ce morceau de paysage amené ainsi jusqu'à aujourd'hui se détache si isolé de tout, qu'il flotte incertain dans ma pensée comme une Délos fleurie, sans que je puisse dire de quel pays et de quel temps - peut-être tout simplement de quel rêve - il vient."
  Marcel Proust, Du côté de chez Swann.






Proustproustproustproustproust. J'ai envie de lire à l'Ombre des jeunes filles en fleur. Et tout le reste. Mais pour l'instant, je bloque sur L'éducation sentimentale que je dois lire pour la prépa. J'ai découvert Flaubert avec passion il y a quelques années (Mme Bovary, mon amour) et là, rien. Je reconnais que c'est bien écrit, que l'histoire n'est pas totalement inintéressante, mais je n'arrive justement pas à m'y intéresser. Frédéric rime avec soporifique. Je ne demande pas que les héros de livres soient tous comme Mme de Clèves, "la plus jolie et la plus vertueuse et la plus parfaite de la Cour du roi", au contraire. J'aime bien les "anti-héros", mais là, Frédéric le lâche ne me fait ni chaud ni froid. Je me sens presque coupable de ne pas aimer, parce-que quand même, c'est Flaubert. Enfin. Je lis le Degré zéro de l'écriture de Barthes en parallèle que je trouve, bien que difficile, tout à fait passionnant. 

Sinon, je m'installe à l'internat dans 2 jours et je n'ai pas encore décidé si j'étais effrayée ou super enthousiaste.

mercredi 29 août 2012

Réflexions Pré-prépa !

Mes principales peurs :

- Avoir une colocataire tyrannique
- Que mes camarades de classe soient du genre à s'étouffer parce-que je n'ai pas lu l'intégrale de Kierkegaard en version originale 
- Que mes profs soient du genre à s'étouffer -bon ok y a de quoi- parce-que je sais placer environ 3 pays et demi sur la carte du monde
- Ne plus jamais avoir de temps pour une soirée ou une sortie entre amis
- Devoir commenter des textes en espagnol alors que mon niveau se résume à savoir dire "Buenos dias" et "do you want some nachos ?"
- Ne plus jamais toucher à mon violon ni à mon ukulélé
- Oublier les mots "Desperate Housewives" et "How I met your mother"
- être fatiguée et aigrie 24 heures sur 24


Mes principales sources d'enthousiasme/espérances :

- Avoir une colocataire géniale
- Rencontrer des gens passionnés - ou du moins qui s'intéressent à autre chose qu'à leurs cheveux - MAIS pas snob pour autant et avec qui je pourrai aussi parler de mes cheveux de temps en temps.
- Apprendre, apprendre, apprendre toute la journée des choses passionnantes
- Mieux comprendre le monde qui m'entoure
- Pouvoir lire toute sorte de livres
- Me faire des amis pour la vie


Des préoccupations plutôt banales pour une future hypokhâgneuse. Pour l'instant, les cours en eux-même ne me font pas peur : je pourrai bien avoir zéro de moyenne, être le cancre de la classe - ce qui est fort possible vu mon niveau déplorable en espagnol et en géo - je n'en serai pas moins enrichie par tout ce que je vais découvrir. J'espère que ces études renforceront ma passion des livres.
Choisir ses études par passion, j'ai conscience que c'est une chance dans la mesure où beaucoup de jeunes subissent la pression familiale, ce que je n'ai jamais connu - et je suis résolue à en profiter le plus possible.

Dans une semaine, j'aurai déjà assisté à mes premiers cours, j'aurai une chambre à l'internat, une colocataire, des camarades de classe, peut-être déjà une pile de devoirs ?

mardi 28 août 2012

Lectures d'été (2)

 J - 6 avant la rentrée ! J'ai peeeuuuur ! Bref, en attendant, je continue mon bilan de lectures.

- Les Nuits blanches, Dostoïevski : J'avais vu une adaptation théâtrale de ce petit texte, qui m'avait énormément plu. Du coup, j'ai eu envie de le lire et ça m'a vraiment parlé. J'adore la description du rêveur.

" [...] Voilà son imagination qui lance de petits éclairs [...] son imagination est de nouveau parée, tendue, et de nouveau, soudain, un nouveau monde, une vie nouvelle et envoûtante scintille devant lui sa brillante perspective. rêve nouveau- bonheur nouveau ! Nouvelle prise d'un poison raffiné, sensuel ! Oh, qu'aurait-il à faire de notre vie réelle ? Pour son regard acheté, vous et moi, Nastenka, nous vivons dans une telle paresse, une telle lenteur, une telle pâleur ; pour lui, nous sommes si mécontents de notre destin, [...] "les pauvres", pense le rêveur. pas étonnant qu'il le pense ! Voyez ces ombres magiques, si envoûtantes, si fantasques, insouciantes, qui s'assemblent devant lui et composent un tableau magique et animé [...] Voyez quelles aventures, quels essaims infinis de rêves exaltés."

- La Douce, Dostoievski : Rien à dire de spécial, j'ai bien aimé mais ça ne m'a pas passionné non plus.

- A Painfull case, James Joyce : Je l'ai lu dans une édition bilingue, et j'ai découvert non sans frustration que seule la traduction me faisait constater le style de l'auteur à proprement dit : en lisant le texte original, j'ai certes accédé à la compréhension générale de l'histoire, mais un grand nombre de mots m'ont fait défaut et j'ai laissé passer le plus important. J'espère que l'hypokhâgne m'aidera à pouvoir lire et apprécier un livre en anglais comme si je le lisais en français !

- Protagoras, Platon : Premier livre lu pour la prépa. Comme toujours en philo, je ne comprends pas tout mais j'aime bien le fait que ce soit écrit en dialogues, je trouve ça très vivant, et, à certains moments, assez drôle. J'avais lu Le ion en terminale, qui m'avait paru plus limpide et avait plus sucité mon intérêt, vu que c'est sur le thème de l'art. Mais bon Protagoras m'a plu quand même, j'aime beaucoup le côté "débat". J'ai bien envie de lire le Banquet.

- Du côté de chez Swann, Proust : Alors là alors là alors là. Le plus beau livre que j'ai lu jusqu'alors. Je ne sais même pas comment en parler. Chaque mot, chaque passage est une perfection. A chaque mot que j'ai lu, j'ai ressenti à la fois un plaisir ineffable et le regret de l'avoir déjà lu, de ne plus pouvoir éprouver cette sensation qui ne sera jamais aussi intense que lorsque je l'ai lu pour la première fois. Magnifique, vraiment. En particulier les parties où le narrateur est enfant (même si la partie "un amour de Swann" est tout aussi admirable)

- Illusions perdues, Balzac : Lu pour la prépa. Un très beau livre, j'ai vraiment adoré l'histoire du petit poète innocent et plein de bonne volonté qui se voit arraché à ses rêves par les milieux parisiens de la littérature et du journalisme où tout est calcul, manipulation et argent. C'est tragique, mais ils sont tous si ignobles que c'en devient hilarant et le héros se révèle ambitieux, superficiel, frivole. J'adore voir la famille se saigner aux quatre veines pour cet enfant gâté, pensant qu'il va triompher, alors que celui-ci les ruine toujours plus. Ce roman surpasse ce que j'ai lu de Balzac jusqu'ici - c'est-à-dire presque rien (Ferragus et Eugénie Grandet que j'avais déjà aimé) ! J'ai très envie de lire la suite mais avec tout le retard que j'ai pour la prépa, je n'aurais pas le temps. En tout cas, je le conseille à quiconque à envie de se plonger dans un bon gros roman bien écrit, tragique et drôle, dans lequel on ne s'ennuie jamais.

- Médée, Sénèque :Lu pour la prépa (pour le latin). J'avais vu la dernière scène de cette tragédie au théâtre. J'ai bien aimé le texte, la folie de Médée est telle que l'on a presque peur. Plusieurs fois, j'ai levé la tête du livre genre "Ok les gars personne ne s'énerve, on va tous aller prendre un café et on va éviter de tuer les enfants de Médée ça vous va ?"

- La princesse de Clèves, Mme de Lafayette : Encore un livre lu pour la prépa. Franchement, je ne comprends pas pourquoi tout le monde trouve que La Princesse de Clève est un roman ennuyeux. Certes, on peut trouver un petit côté "à l'eau de rose" à l'histoire, mais je ne me suis pas ennuyée du tout ! J'ai bien aimé les petites digressions au cours desquelles un personnage raconte les "potins" de la Cour, et je me suis bien plongée dans l'histoire, j'adore l'épisode de la lettre, et le passage où Mr. de Nemours, ne pouvant s'en empêcher, vole le portrait de la princesse.

lundi 27 août 2012

Lectures d'été

Bonjour Bonjour, me voici rentrée de vacances ! Rentrée à l'internat dans une semaine. Ça fait bizarre. Il y a une semaine, j'ai découvert une liste de lecture inédite sur le site de Michelet (en plus de celle qu'ils avaient fournie avec le dossier d'inscription) avec une quinzaine de livres supplémentaires à avoir lu (oups ?) impérativement pour le jour de la rentrée. Ils ont beaucoup d'humour. Malgré mon grand retard, je prends le temps de dresser un petit bilan de mes lectures d'été.

- La confusion des sentiments, Stefan Zweig : J'aime passionnément cet écrivain, qui à lui seul me fait regretter de ne pas avoir choisi Allemand LV2. Toujours un peu frustrée, donc, de ne pas pouvoir goûter aux délices hypothétiques du texte original. Mais bon. J'ai découvert dans ce texte de merveilleux passages sur la lecture et la littérature - dont j'en ai cité un dans un article antérieur. Les mots de Zweig sont brûlants, fiévreux, ils sont autant de convulsions malsaines, aussi je l'ai lu d'un trait, sans pouvoir m'arrêter.
Je le classe donc dans mes textes favoris de l'auteur, derrière Le Monde d'hier et Marie-Antoinette, dont je suis amoureuse !


- La force de l'âge, Simone de Beauvoir : Ah, Simone, comme je l'ai adorée, invoquée, pleurée l'année de mes 16ans. J'avais eu un véritable coup de foudre pour les Mémoires d'une jeune fille rangée et les Cahiers de jeunesse (sorte de journal intime qu'elle a tenu de 1926 à 1929, publiés seulement en 2008). J'avais aussi beaucoup aimé les Mandarins et une Mort très douce. Alors bon, en ouvrant le deuxième tome de ses mémoires, je savais que j'allais me régaler. Le texte m'a effectivement plu, mais - peut-être ma passion pour le premier volume m'avait-elle incité à trop idéaliser l'auteur - je n'ai pas vécu cette lecture aussi violemment qu'il y a deux ans. C'est peut-être dû au fait que Simone de Beauvoir a été ma Muse à une certaine époque, et que j'ai découvert d'autres beaux livres entre temps.  Ceci dit, en apprendre plus sur sa vie  m'intéresse toujours autant et j'adore les passages consacrés aux difficultés qu'elle éprouve à écrire l'Invitée, son premier roman. C'est plutôt moi qui ai changé, et non la plume de Simone que je continue à beaucoup aimer.

- Méditations Métaphysiques, Descartes : Un ouvrage que j'ai trouvé très accessible, contrairement à beaucoup d'autres livres de philo qui ne sont pas vraiment abordables lorsqu'on sort de terminale. La première personne est très agréable, et même si je ne peux pas encore prétendre à tout saisir, j'ai vraiment apprécié les réflexions / observations de Descartes, qui m'ont fait réfléchir à mon tour. J'avais déjà lu le Discours de la Méthode qui m'avait donné la même impression. En plus, ça a vraiment rendu plus vivant ce que j'avais appris sur le philosophe en cours.

- Fictions, Borges : J'avais eu envie d'aborder Borges après avoir lu un dossier passionnant consacré à l'écrivain dans le Magazine littéraire d'avril. L'imaginaire de l'écrivain m'a transportée. Je retiens trois nouvelles : - La bibliothèque de Babel dans laquelle l'Univers est une bibliothèque infinie qui contient toutes les combinaisons, tous les assemblages possibles de caractères, donc tous les livres possibles. La plupart des livres se résument à une succession illisible des lettres de l'alphabet. Certains de ses habitants cherchent, toute leur vie durant, LE livre qui leur apportera une révélation.
- Tlön, Uqbar, Orbis Tertius : description du pays imaginaire d'Uqbar et de son peuple. Dans ce pays, tout le monde vit selon la doctrine idéaliste de Berkeley : les choses en soi n'existent pas, seules notre perception des choses et les idées sont réelles. 
- Les ruines circulaires : Un homme nourrit le projet de donner naissance, dans la vie concrète, à une personne qu'il a rêvé. Vraiment adorable !

Bref, j'ai trouvé dans ces nouvelles beaucoup de poésie, et en même temps un style assez neutre qui m'a dépaysé. Un jour je le lirais peut-être en espagnol (Joke.)


La suite dans un autre article !


samedi 7 juillet 2012

Bachelière !

Les résultats du BAC - 6 juillet 2012
 
Je fais le trajet avec deux amies, le ventre noué, mais lorsqu'on parvient à se frayer un chemin jusqu'aux listes des admis, surprise : nous sommes admises toutes les trois (première explosion de joie) et je découvre un joli "TB" à côté de mon nom () Je vérifie une bonne dizaine de fois. C'est pas possible. Pas moi. La mention que je n'espérais plus, que je voyais s'éloigner au fur et à mesure que les semaines passaient et que je constatais l'ampleur des révisions qui me restaient à boucler ! Pour être honnête, en classe d'arts plastiques, on bosse tous à fond...le bac d'arts plastiques, et on délaisse totalement le reste. 20 planches et 15 projets à présenter pour ceux qui font 8h d'art par semaines, plus 3 grands thèmes d'histoire de l'art dont on en avait traité que 2, c'est un peu un périple. La plupart des élèves ont donc zappé la fameuse semaine de révisions pour aller au lycée finir leurs projets et écouter le cours sur l'art des jardins. Compte tenu de mes maigres révisions, la mention très bien était la dernière chose à laquelle je m'attendais !

Philo : 15/20. J'avais adoré le sujet "Toute croyance est-elle contraire à la raison ?" mais je n'avais aucune idée de si j'avais réussi ou non. Super contente !

Littérature : 16/20. Finalement, je fais (un peu) la paix avec les Mémoires de Guerre de Ch. de Gaulle. Je n'avais jamais dépassé le 14 aux bacs blancs de litté pendant l'année, donc une bonne surprise !

Anglais : 17/20. La blague, je n'avais rien compris au texte et laissé des contre-sens ridicules dans ma traduction. Mais ils ont du noter large étant donné la difficulté du texte (1er texte d'anglais ou je ne comprends rien au sens, la difficulté n'était même pas dans le vocabulaire : à la limite, même en français je n'aurais rien capté)

Espagnol : 17/20. Re grosse blague étant donné que je ne suis pas capable d'aligner deux mots en espagnol (je vais tellement souffrir en prépa haha), mais les textes et les questions type BAC sont toujours ridiculement faciles !

Histoire : 18/20. j'avais récité mon cours sur la Vème république et je ne connaissais aucun des deux croquis mais bon why not ?

Art Lourd : 17/20 à l'écrit et à l'oral. Les notes que j'attendais le plus. Mille (délicieuses) heures de travail durant lesquelles je ne pouvais pas m'empêcher de me dire "je crée un dessin animé pour le BAC pendant que d'autres révisent leur cours d'économie"

Art Facultatif : 18/20. Très bonne surprise qui me prouve que le faciès sceptique d'un examinateur ne veut pas dire grand chose.

Voilà, donc maintenant j'ai autre chose à écrire sur mon CV que "grande gagnante du concours : petit ours brun va à la ferme" Génial !

mardi 26 juin 2012

Vacances !

Nous sommes le 26 juin, il est midi, et je sors de l'épreuve orale de mon BAC d'arts plastiques. Ce qui signifie que je suis en VACANCES ! (Pour vous figurer ce que j'ai ressenti, cliquez ici !)
Haha, donc le Bac est terminé, et je peux désormais consulter la fameuse liste de lecture réservée à tout futur hypokhâgneux. Pour l'instant, j'ai décidé de lire ce qui me plaît (en ce moment, La force de l'âge de Simone de Beauvoir) pour me consoler du traumatisme enduré par tous les L : Les Mémoires de Charles de Gaulle. Mais au vu de cette liste de lecture, mon enthousiasme est tel que je regrette de ne pas avoir 6 mois de vacances ! Je voudrais pouvoir tous les lire en même temps (sauf les livres en espagnol porque no entiendo una palabra !).



lundi 25 juin 2012

Pourquoi l'hypokhâgne ?

Pas mal de gens hallucinent quand on leur annonce qu'on veut faire une prépa, et se lancent dans une harangue qui ressemble à peu près à ça : "Blah blah, esprit de compétition, blah blah blah blah, plus de vie sociale, blah trop de travail blah blah profs sanguinaires...". Alors pourquoi, en dépit des nombreux ouï-dires menaçant qui planent sur les prépas, s'obstiner ?

Tout simplement parce-que si un bon génie me proposait d'exaucer un voeux, je choisirais de prendre le thé avec Emma Bovary, la marquise de Merteuil et Cyrano de Bergerac réunis. J'aime passionnément les livres, je crois même que je les aime un peu trop. Les mots me fascinent, et je ne peux pas m'empêcher de vouer un culte aux écrivains.
La prépa, je l'aie choisie pour lire toute la journée et apprendre à user des mots; et je m'émerveille déjà devant tout ce que je vais y découvrir. Alors même si ces clichés me font peur, je me dis que le jeu en vaut la chandelle, et telle que j'imagine l'hypokhâgne, il vaut même un millier de chandelles. Espérons que je ne serai pas déçue !

Voilà. Sinon, j'ai une deuxième passion : les arts plastiques, donc je décorerai mes post de dessins que j'ai faits pour égayer le blog ! (voici mon blog dessin


"[...] Tout d'un coup, je découvrais dans ce texte un univers ; les mots se précipitaient sur moi, comme s'ils me cherchaient depuis des siècles ; le vers courait, en m'entraînant comme une vague de feu, jusqu'au plus profond de mes veines, de sorte que je sentais à la tempe cette étrange sorte de vertige ressenti quand on rêve qu'on vole." Stefan Zweig, La confusion des sentiments.

dimanche 17 juin 2012

Présentation.

Bonjour à tous,
Je m'appelle Mélody, j'ai 17 ans, et je vais tenter de vous raconter comment je suis devenue une Hypokhâgneuse.

Nous sommes donc le 7 juin, il est 14h et tour à tour, nous découvrons quel sort nous est assigné par APB. Mon tour vient, et PAF. Hypokhâgneuse. Ce sobriquet me tombe dessus : un peu lourd à porter lorsque l'on sort de trois années de lycée pour le moins tranquilles, mais je me réjouis ! L'année prochaine, j'intégrerai le lycée Michelet, à Vanve, hahahuhuhihihoho !



Je décide donc d'ouvrir un blog, d'abord parce-que je me suis abreuvée de témoignages avant de faire le choix de la prépa et que ça m'a énormément aidée, et ensuite pour pouvoir le relire à loisir, constater mon évolution !

 See you !