mercredi 29 août 2012

Réflexions Pré-prépa !

Mes principales peurs :

- Avoir une colocataire tyrannique
- Que mes camarades de classe soient du genre à s'étouffer parce-que je n'ai pas lu l'intégrale de Kierkegaard en version originale 
- Que mes profs soient du genre à s'étouffer -bon ok y a de quoi- parce-que je sais placer environ 3 pays et demi sur la carte du monde
- Ne plus jamais avoir de temps pour une soirée ou une sortie entre amis
- Devoir commenter des textes en espagnol alors que mon niveau se résume à savoir dire "Buenos dias" et "do you want some nachos ?"
- Ne plus jamais toucher à mon violon ni à mon ukulélé
- Oublier les mots "Desperate Housewives" et "How I met your mother"
- être fatiguée et aigrie 24 heures sur 24


Mes principales sources d'enthousiasme/espérances :

- Avoir une colocataire géniale
- Rencontrer des gens passionnés - ou du moins qui s'intéressent à autre chose qu'à leurs cheveux - MAIS pas snob pour autant et avec qui je pourrai aussi parler de mes cheveux de temps en temps.
- Apprendre, apprendre, apprendre toute la journée des choses passionnantes
- Mieux comprendre le monde qui m'entoure
- Pouvoir lire toute sorte de livres
- Me faire des amis pour la vie


Des préoccupations plutôt banales pour une future hypokhâgneuse. Pour l'instant, les cours en eux-même ne me font pas peur : je pourrai bien avoir zéro de moyenne, être le cancre de la classe - ce qui est fort possible vu mon niveau déplorable en espagnol et en géo - je n'en serai pas moins enrichie par tout ce que je vais découvrir. J'espère que ces études renforceront ma passion des livres.
Choisir ses études par passion, j'ai conscience que c'est une chance dans la mesure où beaucoup de jeunes subissent la pression familiale, ce que je n'ai jamais connu - et je suis résolue à en profiter le plus possible.

Dans une semaine, j'aurai déjà assisté à mes premiers cours, j'aurai une chambre à l'internat, une colocataire, des camarades de classe, peut-être déjà une pile de devoirs ?

mardi 28 août 2012

Lectures d'été (2)

 J - 6 avant la rentrée ! J'ai peeeuuuur ! Bref, en attendant, je continue mon bilan de lectures.

- Les Nuits blanches, Dostoïevski : J'avais vu une adaptation théâtrale de ce petit texte, qui m'avait énormément plu. Du coup, j'ai eu envie de le lire et ça m'a vraiment parlé. J'adore la description du rêveur.

" [...] Voilà son imagination qui lance de petits éclairs [...] son imagination est de nouveau parée, tendue, et de nouveau, soudain, un nouveau monde, une vie nouvelle et envoûtante scintille devant lui sa brillante perspective. rêve nouveau- bonheur nouveau ! Nouvelle prise d'un poison raffiné, sensuel ! Oh, qu'aurait-il à faire de notre vie réelle ? Pour son regard acheté, vous et moi, Nastenka, nous vivons dans une telle paresse, une telle lenteur, une telle pâleur ; pour lui, nous sommes si mécontents de notre destin, [...] "les pauvres", pense le rêveur. pas étonnant qu'il le pense ! Voyez ces ombres magiques, si envoûtantes, si fantasques, insouciantes, qui s'assemblent devant lui et composent un tableau magique et animé [...] Voyez quelles aventures, quels essaims infinis de rêves exaltés."

- La Douce, Dostoievski : Rien à dire de spécial, j'ai bien aimé mais ça ne m'a pas passionné non plus.

- A Painfull case, James Joyce : Je l'ai lu dans une édition bilingue, et j'ai découvert non sans frustration que seule la traduction me faisait constater le style de l'auteur à proprement dit : en lisant le texte original, j'ai certes accédé à la compréhension générale de l'histoire, mais un grand nombre de mots m'ont fait défaut et j'ai laissé passer le plus important. J'espère que l'hypokhâgne m'aidera à pouvoir lire et apprécier un livre en anglais comme si je le lisais en français !

- Protagoras, Platon : Premier livre lu pour la prépa. Comme toujours en philo, je ne comprends pas tout mais j'aime bien le fait que ce soit écrit en dialogues, je trouve ça très vivant, et, à certains moments, assez drôle. J'avais lu Le ion en terminale, qui m'avait paru plus limpide et avait plus sucité mon intérêt, vu que c'est sur le thème de l'art. Mais bon Protagoras m'a plu quand même, j'aime beaucoup le côté "débat". J'ai bien envie de lire le Banquet.

- Du côté de chez Swann, Proust : Alors là alors là alors là. Le plus beau livre que j'ai lu jusqu'alors. Je ne sais même pas comment en parler. Chaque mot, chaque passage est une perfection. A chaque mot que j'ai lu, j'ai ressenti à la fois un plaisir ineffable et le regret de l'avoir déjà lu, de ne plus pouvoir éprouver cette sensation qui ne sera jamais aussi intense que lorsque je l'ai lu pour la première fois. Magnifique, vraiment. En particulier les parties où le narrateur est enfant (même si la partie "un amour de Swann" est tout aussi admirable)

- Illusions perdues, Balzac : Lu pour la prépa. Un très beau livre, j'ai vraiment adoré l'histoire du petit poète innocent et plein de bonne volonté qui se voit arraché à ses rêves par les milieux parisiens de la littérature et du journalisme où tout est calcul, manipulation et argent. C'est tragique, mais ils sont tous si ignobles que c'en devient hilarant et le héros se révèle ambitieux, superficiel, frivole. J'adore voir la famille se saigner aux quatre veines pour cet enfant gâté, pensant qu'il va triompher, alors que celui-ci les ruine toujours plus. Ce roman surpasse ce que j'ai lu de Balzac jusqu'ici - c'est-à-dire presque rien (Ferragus et Eugénie Grandet que j'avais déjà aimé) ! J'ai très envie de lire la suite mais avec tout le retard que j'ai pour la prépa, je n'aurais pas le temps. En tout cas, je le conseille à quiconque à envie de se plonger dans un bon gros roman bien écrit, tragique et drôle, dans lequel on ne s'ennuie jamais.

- Médée, Sénèque :Lu pour la prépa (pour le latin). J'avais vu la dernière scène de cette tragédie au théâtre. J'ai bien aimé le texte, la folie de Médée est telle que l'on a presque peur. Plusieurs fois, j'ai levé la tête du livre genre "Ok les gars personne ne s'énerve, on va tous aller prendre un café et on va éviter de tuer les enfants de Médée ça vous va ?"

- La princesse de Clèves, Mme de Lafayette : Encore un livre lu pour la prépa. Franchement, je ne comprends pas pourquoi tout le monde trouve que La Princesse de Clève est un roman ennuyeux. Certes, on peut trouver un petit côté "à l'eau de rose" à l'histoire, mais je ne me suis pas ennuyée du tout ! J'ai bien aimé les petites digressions au cours desquelles un personnage raconte les "potins" de la Cour, et je me suis bien plongée dans l'histoire, j'adore l'épisode de la lettre, et le passage où Mr. de Nemours, ne pouvant s'en empêcher, vole le portrait de la princesse.

lundi 27 août 2012

Lectures d'été

Bonjour Bonjour, me voici rentrée de vacances ! Rentrée à l'internat dans une semaine. Ça fait bizarre. Il y a une semaine, j'ai découvert une liste de lecture inédite sur le site de Michelet (en plus de celle qu'ils avaient fournie avec le dossier d'inscription) avec une quinzaine de livres supplémentaires à avoir lu (oups ?) impérativement pour le jour de la rentrée. Ils ont beaucoup d'humour. Malgré mon grand retard, je prends le temps de dresser un petit bilan de mes lectures d'été.

- La confusion des sentiments, Stefan Zweig : J'aime passionnément cet écrivain, qui à lui seul me fait regretter de ne pas avoir choisi Allemand LV2. Toujours un peu frustrée, donc, de ne pas pouvoir goûter aux délices hypothétiques du texte original. Mais bon. J'ai découvert dans ce texte de merveilleux passages sur la lecture et la littérature - dont j'en ai cité un dans un article antérieur. Les mots de Zweig sont brûlants, fiévreux, ils sont autant de convulsions malsaines, aussi je l'ai lu d'un trait, sans pouvoir m'arrêter.
Je le classe donc dans mes textes favoris de l'auteur, derrière Le Monde d'hier et Marie-Antoinette, dont je suis amoureuse !


- La force de l'âge, Simone de Beauvoir : Ah, Simone, comme je l'ai adorée, invoquée, pleurée l'année de mes 16ans. J'avais eu un véritable coup de foudre pour les Mémoires d'une jeune fille rangée et les Cahiers de jeunesse (sorte de journal intime qu'elle a tenu de 1926 à 1929, publiés seulement en 2008). J'avais aussi beaucoup aimé les Mandarins et une Mort très douce. Alors bon, en ouvrant le deuxième tome de ses mémoires, je savais que j'allais me régaler. Le texte m'a effectivement plu, mais - peut-être ma passion pour le premier volume m'avait-elle incité à trop idéaliser l'auteur - je n'ai pas vécu cette lecture aussi violemment qu'il y a deux ans. C'est peut-être dû au fait que Simone de Beauvoir a été ma Muse à une certaine époque, et que j'ai découvert d'autres beaux livres entre temps.  Ceci dit, en apprendre plus sur sa vie  m'intéresse toujours autant et j'adore les passages consacrés aux difficultés qu'elle éprouve à écrire l'Invitée, son premier roman. C'est plutôt moi qui ai changé, et non la plume de Simone que je continue à beaucoup aimer.

- Méditations Métaphysiques, Descartes : Un ouvrage que j'ai trouvé très accessible, contrairement à beaucoup d'autres livres de philo qui ne sont pas vraiment abordables lorsqu'on sort de terminale. La première personne est très agréable, et même si je ne peux pas encore prétendre à tout saisir, j'ai vraiment apprécié les réflexions / observations de Descartes, qui m'ont fait réfléchir à mon tour. J'avais déjà lu le Discours de la Méthode qui m'avait donné la même impression. En plus, ça a vraiment rendu plus vivant ce que j'avais appris sur le philosophe en cours.

- Fictions, Borges : J'avais eu envie d'aborder Borges après avoir lu un dossier passionnant consacré à l'écrivain dans le Magazine littéraire d'avril. L'imaginaire de l'écrivain m'a transportée. Je retiens trois nouvelles : - La bibliothèque de Babel dans laquelle l'Univers est une bibliothèque infinie qui contient toutes les combinaisons, tous les assemblages possibles de caractères, donc tous les livres possibles. La plupart des livres se résument à une succession illisible des lettres de l'alphabet. Certains de ses habitants cherchent, toute leur vie durant, LE livre qui leur apportera une révélation.
- Tlön, Uqbar, Orbis Tertius : description du pays imaginaire d'Uqbar et de son peuple. Dans ce pays, tout le monde vit selon la doctrine idéaliste de Berkeley : les choses en soi n'existent pas, seules notre perception des choses et les idées sont réelles. 
- Les ruines circulaires : Un homme nourrit le projet de donner naissance, dans la vie concrète, à une personne qu'il a rêvé. Vraiment adorable !

Bref, j'ai trouvé dans ces nouvelles beaucoup de poésie, et en même temps un style assez neutre qui m'a dépaysé. Un jour je le lirais peut-être en espagnol (Joke.)


La suite dans un autre article !