dimanche 23 juin 2013

Comment survivre en hypokhâgne ?

Un petit post à l'intention des futurs hypokhâgneux (en passant, j'espère que votre BAC s'est bien passé). Il y a un an, à la même époque, je passais mes journées à arpenter les blogs, les témoignages qui m'assureraient que non, l'hypokhâgne n'était pas nécessairement ce lieu sordide où viennent s'échouer vie sociale, estime de soi et intégrité. C'est pourquoi j'ai envie de rassurer ceux qui sont dans ce cas-là en leur livrant quelques éléments à mon sens indispensables pour passer une hypokhâgne paisible. (Ah, et au fait : je passe en khâgne Lettres Modernes !)

1- Aimer ce que vous faites. Je pense que c'est vraiment ce qui m'a porté toute l'année, même lorsque, épuisée, je me languissais de mes années révolues de jemenfoutisme chronique. Ce que j'aime dans la vie, c'est, entre autres, lire de beaux livres. Si vous êtes dans le même cas que moi, et que vous vous efforcez de vous en souvenir tout au long de l'année, rien ne peux vous arriver. Peu importe vos mauvaises notes ou votre fatigue, face à cette chance inouïe que vous avez d'entendre parler toute la journée des choses que vous aimez.

2- (Pour les internes) Avoir un(e) colocataire extraordinaire. Là, je vous l'accorde, c'est parfois plus compliqué, puisqu'on ne choisit pas sur qui on tombe. Mais vraiment, le fait de vivre avec quelqu'un qui vit exactement la même chose que vous, surtout si vous vous entendez à merveille, n'a pas d'égal pour dédramatiser. Les galères, les heures passées à rédiger la dissert commencée la veille pour le lendemain, les crises de folies, tout ce qui, si on l'affronte dans son coin, semble vous laisser deux alternatives A- avaler la boite de somnifères ou B- prendre le prochain vol pour Buenos Aires, tout cela est tellement plus rigolo avec un compagnon de route. Honnêtement, avec un colocataire, on passe aisément de la crise de nerfs au fou rire. Si vous n'êtes pas interne, c'est la même chose : la plupart des gens de ma classe travaillent avec leur petit groupe d'amis, ce qui rend les choses beaucoup plus faciles.

3- Prendre de la distance, ce qui est particulièrement difficile au début, mais primordial. Avoir 4 au devoir que vous avez passé 20h à rédiger, cela vous arrivera sûrement, et au début de l'année, ça blesse vraiment. Je me rappellerai toujours ma première note de philo (ma matière préférée en terminale) : 4, et ma réaction disproportionnée. J'avais beau me dire que ce n'était qu'une note, je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir nulle. Et à la fin de l'année, un 6 en géo ne me faisait plus ni chaud ni froid. Il faut essayer, aussi difficile que ce soit sur le moment, de se rappeler qu'une note, on s'en fiche complètement, surtout en hypokhâgne (puisqu'elle ne débouche sur aucun concours ni examen). Il faut tenter, le plus tôt possible, de Dé-dra-ma-ti-ser.

4- Se réserver des moments de totale décontraction. Cette année, je me suis rendue compte - un peu tard - que le vendredi soir n'était pas fait pour réviser ou s'avancer dans ses devoirs du week-end, mais bien pour aller boire un verre avec ses amis. Qu'au moins un soir par semaine, la chambre devait nécessairement se transformer en home cinéma (c'est ainsi que la veille du concours blanc de philo, ma coloc et moi-même avons regardé Robin des Bois - le dessin animé, si si - , chef d'œuvre du septième art s'il en est, et de la plus haute portée philosophique) Que tous les soirs sans exception, le racontage de vie autour d'un thé était une étape obligatoire. Tout le monde pense qu'en l'hypokhâgne, on passe sa vie à travailler, et j'ignore ce qu'il en sera en khâgne, mais en réalité, si je repense à cette année, je me rends compte que rares sont les semaines où je me suis privée de ces nombreux moments de détente.

Voici les principes que j'ai tenté d'observer cette année, j’espère que cela servira un tant soit peu aux futurs hypokhâgneux qui vont passer l'été à se maudire d'avoir choisi cette voie maléfique qu'est la prépa ahahaha !

mercredi 12 juin 2013

This is the end...Beautiful friend, the end (The doors)

Les amis, à l'heure qu'il est je sors de ma dernière khôlle. D e r n i è r e, vous entendez ? Bon, dernière, pas de toute la vie puisque je continue l'expédition l'an prochain, mais quand même. ça fait bizarre.

Me voici à la fin de l'hypokhâgne (en vacances samedi, conseil de classe mardi prochain !). Étrange sentiment de désœuvrement hébété au retour de ma khôlle : comme une retombée de toute cette année aussi intensive que géniale, mêlée à l'attente frénétique d'une suite. Un peu comme lorsque la dernière page d'un livre stupéfiant vous laisse errer dans une torpeur contemplative, mais qu'en même temps, le tome suivant vous fait de l’œil sur la table de nuit. Etrange de se repasser tout le chemin parcouru, oui je sais je donne dans le topos mais il faut le dire, quel chemin fou, irrésumable, dense, enrichissant, long et pourtant ayant filé à une telle allure ! Curiosité fébrile à propos de ce qui m'attend l'année prochaine. Envie d'en voir plus, d'en apprendre plus, qui m'a d'ailleurs accompagnée tout le long de l'hypokhâgne. Après une longue hésitation, j'ai demandé une khâgne Lettres Modernes, et je sens que ça va être fou, fou, fou !

Sinon, j'ai eu mes notes de concours blanc, je suis un peu déçue de ne pas avoir progressé, mais je garde un bon classement : j'étais 4ème au premier, je suis 5ème au second.
En ce moment j'ai du mal à finir un livre (j'en commence plein à la fois, je crois que c'est l'agitation de la fin de l'année qui veut ça) mais j'ai bien envie de m'attaquer à la bibliographie de Lettres!
Pour le tronc commun :

Théodore Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques
Victor Hugo, Cromwell
Honoré de Balzac, Le Faiseur
Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton
Voltaire, Le Siècle de Louis XIV

Et pour la spé : 

Chrétien de Troyes, Erec et Enide
Cervantès, L’Ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche