dimanche 21 juillet 2013

De la fatigue en prépa.

S'il y a bien un présupposé sur la prépa qui s'avère ne pas être un cliché du tout, c'est bien la fatigue, voir l'épuisement, ce syndrome du cerveau en bouillie, purée, confiture (et autres mets gloubiboulguesques de votre choix), qui vous assaille durant la période hivernale et vous transforme, tous autant que vous êtes, en de sombres et lymphatiques flans au regard vide. (Décidément, j'ose espérer que cet article parlera aux gastronomes) N'étant pas d'une nature excessivement sportive, - euphémisme quand tu nous tiens - j'avoue que j'ai souffert de cet aspect de l'hypokhâgne, et je me rends compte que je n'en ai peut-être pas assez parlé. Mais voyez vous, je commence à m'inquiéter sérieusement de ce qu'il en sera en khâgne, où la densité de travail, à ce qu'on m'en dit, continue à croître. Comment lutter contre la fatigue en prépa ? C'est une question que je me pose toujours, et que je vous pose à vous, d'ailleurs.  Voici comment j'ai fait pour lutter un tant soit peu pendant l'année.

1- Les siestes : La première règle lorsqu'on est interne (et c'est là qu'on se rend compte de notre chance), c'est de sauter sur n'importe quelle heure de trou pour aller rejoindre son lit, même pour 20 précieuses minutes. L'heure suivant le dernier cours est aussi dédié à la couette. Pendant l'hiver, je trouve que c'est le seul moyen de tenir.
 2- Les vitamines : indispensables durant la période la plus ardue (hiver-concours-blanc-grippe-et-j'en-passe) Personnellement j'ai opté pour une cure de vitamine C, puis de levure de bière.
3- Notre ami le kiwi : J'en ai usé et abusé pendant l'année. Idem pour les oranges. Pour un effet coup de fouet, lâchez-moi ce kinder bueno, allons, pas d'enfantillages, et engloutissez-moi cette corbeille de fruits !
4- Participer en cours : Parfois, le meilleur moyen que je trouvais pour sortir de ma torpeur, c'était de lever la main pour donner une réponse, ou poser une question. Je trouve que cela permet de se remotiver, de réaliser que malgré notre état, aussi piteux soit-il, le cours est passionnant et qu'un prof tout aussi harassé est entrain de se donner à fond pour nous. Une fois redressé et alerte, on oublie sa fatigue. (ou pas)
5- Les siestes : non parce-que c'est vraiment important.

Et vous, quelles sont vos astuces contre la fatigue prépateuse ?

mercredi 17 juillet 2013

Studiosité estivale !

Sérieusement, ça fait trop "cliché de khâgneux" si je vous dis que ma valise a rendu l'âme hier sous le poids des livres que j'avais emporté en vacances ?

Et oui, une fois de plus, je me vois contrainte de différer ma participation au concours de la plus haute forteresse de magazines "Glamour" sur la plage - deux années de suite ça la fout mal - pour me consacrer à la bibliographie copieuse que mes camarades futur khâgneux et moi-même avons reçu en guise de cadeau de vacances. Un petit pincement au cœur, tout de même, à la vue de tous ces livres qui me font de l’œil sur ma bibliothèque, Belle du seigneur d'Albert Cohen, la suite de la Recherche, La Peau de Chagrin de Balzac, livres de vacances par excellence, et qui devront probablement attendre l'été prochain ! Bon, les œuvres au programme, du moins celles que j'ai lues pour l'instant, restent intéressantes, et sûrement passionnantes à étudier, mais je crois qu'aucune d'entre elles ne m'a réellement transportée comme l'aurait fait un bon petit roman que j'aurai choisi par moi-même. En même temps, le fait d'avoir des œuvres obligatoires permet d'élargir ses horizons dans la mesure où, soyons honnêtes, personne ne se réveille le matin en se disant "quelle belle journée, je suis bien d'humeur à me coltiner les 800 pages du Siècle de Louis XIV aujourd'hui." Bon, alors voici mes premières impressions sur les livres que j'ai lu.

J'ai d'abord jeté mon dévolu sur Don Quichotte, que j'avais étudié en espagnol et qui m'avait plu. Beau livre, rigolo et touchant. Ce que j'ai préféré, ce sont les histoires qui se télescopent, lorsqu'un nouveau personnage survient et qu'il nous expose ses maintes aventures sur le ton du conte fantastique, et que les autres personnages deviennent ceux à qui l'on raconte une histoire. Pour continuer dans la spé Lettres, j'ai aussi lu Erec et Enide de Chrétien de Troyes, qui m'a beaucoup surprise : n'étant pas à proprement parler une férue d'épopée, je craignais le pire et le fait est que je me suis beaucoup amusée en lisant ce roman. Le côté magique (le nain, la prolifération de diamants et de pierres précieuses) et musical (on ressent vraiment que ce genre d'histoire était chanté) m'ont fait me prendre au jeu du roman de chevalerie. Par contre, la vision de la femme se résume plus ou moins à "elle était merveilleusement belle et pleine de grâce, si bien que même cette petite joueuse d'Yseult ne lui arrivait pas à la cheville et elle ne disait jamais mot qui pût contrarier son chevalier de mari, parce-que faut quand même pas pousser hein, c'est qui l'homme ici ?"

Ensuite, pour le tronc commun j'ai lu Le siècle de Louis XIV de Voltaire, lecture assez douloureuse et ardue, mais qui malgré tout, j'entends lorsque l'on s'enferme dans une petite chambre vide de 2 mètres carré avec ledit ouvrage et une boîte de paracétamol, peut s'avérer surprenant et intéressant. Certaines anecdotes sont amusantes, et il y a des moments où l'on sent que Voltaire porte un regard critique sur les grands hommes de cette époque. Et puis, au bout d'une centaine de pages, je dirais qu'on s'y fait, et il y a même certains passages où je me suis surprise à me passionner pour les conquêtes de ce bougre de  Loulou. Ce que j'ai trouvé vraiment insoutenable, ce sont les descriptions de stratégies et autres avancées militaires qui, alors que j'ai beau lire de vrais mots dans de vraies phrases, ne transmettent à mon cerveau qu'une purée trouble et hachée menu de "blah blah blah".

Puis je me suis attaquée à Cromwell, que j'ai plutôt bien aimé même si je ne fais pas partie des inconditionnels de Hugo. J'ai beaucoup aimé les fous du rois, amuseurs philosophes qui tournent en dérision les combines grotesques et les quiproquos épineux sillonnant la pièce, et qui nous questionnent à raison : clowns et ambitieux confondus, qui est le plus fou ? Ces personnages secondaires m'ont fait penser aux intermèdes clownesques qu'on peut trouver dans les pièces de Shakespeare (d'ailleurs il me semble que Hugo fait référence à Falstaff quelque part dans la pièce)

Pour finir, j'ai lu Dans la Solitude des Champs de Coton de Koltès, pièce qui me pose problème dans la mesure où je n'ai pas encore décidé de mon avis. Je trouve le thème du désir intéressant, ainsi que ce qu'en disent les personnages, mais quelque chose me dérange. Je crois que cela a un rapport avec la manière dont s'expriment les personnages. Je trouve le ton un peu sentencieux, solennel, comme s'ils entretenaient une conversation inspirée, et pourtant j'ai le sentiment qu'ils ne construisent rien ensemble, que chacun parle lorsque vient son tour, récite son texte. Je pense que je vais devoir relire pour mieux le comprendre.

Voilà ce que j'ai lu pour l'instant, là je suis dans les Tragiques et je commence à regarder la bibliographie de philo et d'espagnol...à suivre ! En passant, je me rends compte que ça fait un peu plus d'un an que je tiens ce blog de manière plus ou moins assidue, alors je voulais remercier ceux qui me suivent et qui m'encouragent à continuer. Même si je n'ai pas énormément de visites, le fait de se savoir lue est très stimulant ! Et merci aussi aux autres bloggeurs dont j'adore lire les aventures même lorsque je ne commente pas ! Sur ce, bon été :)